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chantier paysager (2011)

Sur un territoire vierge, tout est à bâtir pour penser une organisation.

Le développement du tissu urbain, l’abandon de lieux industriels et la création de sites péri-urbains sont perçus comme une balafre autour des villes.

Si la désolation industrielle crée un paysage morcelé et vide de sens et si la multiplication des zones d’activités offrent de nouveaux modèles culturels et sociaux comme le développement des loisirs et la montée de l‘entre soi et du communautarisme ;

Alors comment, à partir de l’espace peint comme regard sur une « entre ville», peut-on penser ces nouveaux lieux?

Depuis plus d’un siècle, une fracture s’est opérée par rapport aux représentations paysagères du XIXè siècle.

La peinture échappe au réel et sert à investir une aire d’attente.

La destination est incertaine et les surépaisseurs viennent trahir les doutes. Le relief accidenté, causé par ces doutes, a besoin de clarté alors un aplat coloré fait table rase d‘un certain périmètre.

Les accidents sont fréquents et les formes se lient révélant des tensions ; les tâches et les giclures rappellent une vague présence humaine. Elles sont la trace qui fait corps avec le paysage et permet de nous sentir dans celui-ci.

Un embouteillage de la couleur commence, engendrant une masse organique qui s’étire de manière hétérogène et laissant des zones de vides.

Alors, une vue désaxée d’un paysage en perpétuelle transformation se crée.

Mon travail est une observation picturale à envisager comme « chantier paysager » .

Mais cela crée aussi, en assumant la force paysagère contemporaine, une proposition autre par rapport à son réel ; le derrière la ligne d’horizon deviendrait visible.

La surface peinte serait une friche.

Ainsi un réseau « d’acheminement » de la matière dans l’espace de la toile peut se faire et des champs colorés s’y assemblent.

Les parcelles de couleurs trouvent une expansion, s’épaississent et s’usent.

Un environnement se crée.

Une forme sublimée du réel se dresse dans ce paysage.

Elle fait émerger ce qui pourrait être un terrain plastique.

La représentation est sa mise en confrontation avec le paysage, devenant un emplacement à part entière.

La place occupée et la densité de la pâte colorée, bien trop fortes, ne permettent plus de construction. Des frictions dans le voisinage apparaissent.

Il faut alors passer la frontière, peindre dans un autre cadre qui permette de s’étaler vers un ailleurs et de (re)commencer à investir une nouvelle surface construction. Des frictions dans le voisinage apparaissent.

Il faut alors passer la frontière, peindre dans un autre cadre qui permette de s’étaler vers un ailleurs et de (re)commencer à investir une nouvelle surface.

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Florent Girard

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